Photos Louis-David Plourde et Daniel Munoz
Modèle: SU-85
Fabriquant: Tamiya
Accessoires: Masque du canon en résine de Tank Workshop
Chenilles: Maillon par maillon Maquette
Moteur: Maquette
Suite à mon article sur le moteur pour T34 de la compagnie Maquette, j’ai décidé d’installer celui-ci dans un modèle d’une autre compagnie afin de voir si l’installation serait facile ou si cela s’avèrerait une tâche ardue. Une photo parue dans un vieux Squadron/Signal (No.20) sur les T-34 en action où l’on voit un SU-85 immobilisé sur le bas-côté d’une route, examiné par deux soldats allemands m’avait particulièrement accroché l’oeil. Le seul problème est qu’il s’agit d’un SU-85 de début de série dont seul le modèle de Tamiya est disponible à ma connaissance. Bien sûr, le modèle Dragon est de loin supérieur, mais il s’agit d’un SU-85 de fin de série plus proche du SU-100 que du SU-85 original. Malheureusement pour mon projet de moteur visible, le panneau arrière d’accès à la transmission qui permettrait de voir dans le compartiment arrière ne s’ouvre pas. Celui de Dragon s’ouvre et est parfaitement détaillé mais comme il s’agit d’une autre version que celle de la photo, je vais le garder pour un autre projet.
La première étape consiste à bien détailler le moteur pour plus de réalisme. Ceci n’est pas difficile ni trop cher à condition d’avoir une bonne documentation photographique, une visite sur le net devrait apporter les informations nécessaires. Du fil de cuivre, de la feuille d’étain et du plastique donneront bonne allure à ce moteur réduit à sa plus simple expression au sortir de sa boîte. Puisque la transmission sera invisible sur mon véhicule, cette dernière ne sera pas détaillée à l’extrême. Il n’est pas nécessaire d’installer un plancher à moins que vous vouliez faire un petit quelque chose de plus. Le moteur et la transmission s’installent facilement à même le fond la maquette, ce qui les amènent juste à la hauteur requise pour ne pas toucher à la superstructure.
Il faut ensuite installer un mur entre le compartiment arrière et le moteur et un autre mur séparant le moteur du compartiment de combat. Pas de problème ici sauf pour la hauteur et l’angle pour que cela s’insère bien à l’intérieur de la superstructure. Ensuite vient le montage du compartiment arrière, mettre les tuyaux d’échappement et fabriquer les filtres à air et les réservoirs. Là aussi de bonnes photos sont essentielles, mais ce n’est pas difficile avec du plastique Evergreen et la boîte de pièces en trop. Après satisfaction du résultat, il faut bien sûr peindre le tout car une fois le dessus posé, cette partie sera inaccessible. Un mélange de gris acier et de Gun Metal me semble parfait pour le moteur, le ventilateur et la transmission. Les tuyaux d’arrivée de carburant et autres tubes en métal sont ensuite peint au pinceau en gris acier pour faire un contraste. Le compartiment arrière avec ses accessoires sont ensuite peints en blanc. J’ai ensuite vaporisé un filtre brun pâle sur le tout y compris le moteur jusqu’à ce que je sois satisfait du salissage. Puis vient l’étape de refaire la partie arrière de la coque. Après avoir coupé la plaque arrière, il faut tout refaire en plastique, les volets et le pourtour.
Rien de trop dur, sauf qu’ici il faut poser plusieurs boulons. La compagnie Historex vient à notre secours avec un kit appelé Punch & Die pour boulons. Ce kit permet de faire quatre grosseurs différentes dans de la feuille de plastique. C’est un outil un peu cher, mais c’est de l’argent bien investi. Après maints essais pour s’assurer que la coque fait parfaitement, j’ai positionné les volets ouverts pour avoir une vue sur les organes internes du compartiment arrière. Avant de coller la coque j’ai utilisé un petit truc qui fonctionne très bien. J’ai posé sur le moteur et le compartiment arrière une pellicule en plastique très mince provenant d’un sac d’emballage. J’ai ensuite collé le dessus et après la peinture et salissage du véhicule, j’ai pu enlever cette dernière par le panneau d’accès du moteur sur la plage arrière que j’ai préalablement découpé pour le laisser ouvert.
Comme ce panneau doit être ouvert pour voir le moteur, l’ouverture est béante et il ne reste plus qu’à retirer la pellicule doucement. Dans mon cas, cela à très bien fonctionné. Il faut aussi poser un rebord intérieur à cette ouverture pour permettre au panneau de s’asseoir lorsque fermé. Pour plus de réalisme, il vaut mieux enlever l’imitation de grillage sur le capot arrière et le remplacer par de la photo-découpe ou un produit autre comme le filet que l’on trouve quelque fois dans les kits pour imiter les grilles. Pour ma part, j’utilise les produits de la compagnie K&S, mais Scale Scenics produit un grillage similaire. Ce capot arrière sera lui aussi ouvert pour mieux voir les volets et l’intérieur. J’ai aussi mis la main par hasard sur un masque en résine du canon de Tank Workshop. L’avantage de ce dernier est que l’anneau de levage est moulé alors que Tamiya l’a complètement oublié comme les deux anneau de levage sur le support du masque qu’il faudra faire. Pour environ 2$ canadien, c’est acceptable. Après le montage complet du véhicule, sauf les roues et les chenilles passons à la peinture.
Une couche d’apprêt en aérosol de Tamiya et une couche de vert foncé en pré-ombrage commenceront le travail. Chacun à ses recettes personnelles, alors allez-y avec la vôtre. Pour moi, je passe ensuite un vert plus pâle au centre des surfaces pour représenter l’usure de la peinture. Puis viennent un vernis brillant, la pose des décalques et un jus à l’huile brun sur le tout. Ici, la technique des points de couleurs à l’huile jaunes et blancs que l’on descend le long des parois à l’aide d’un pinceau plat trempé dans un diluant peut-être une bonne idée. Je ne l’ai pas encore essayé, mais le résultat que j’ai pu observer imite bien l’usure du temps. Ensuite, de nombreuses tâches et coulisses d’huile sur l’arrière, les volets, le capot moteur et les réservoirs extérieurs seront faites avec de la peinture à l’huile d’un brun presque noir très dilué. La règle ici est qu’il vaut mieux avoir à en remettre que d’en avoir trop mis le premier coup. Allez-y d’un mélange très dilué et réappliqué en si nécessaire. Ce mélange peut-être utilisé pour foncer les fentes, soudures et têtes de boulons. Vient ensuite le vernis mat et les pastels secs pour imiter la rouille. Cette technique fait des miracles. On dépose un peu de pastel avec un petit pinceau sans frotter à l’endroit voulu et on se sert d’un pinceau à poil dur pour descendre le pastel comme une coulure de rouille. Il suffit de faire son mélange de brun, noir et orange pour un bon résultat. Les roues seront peintes et installées. Passons, maintenant aux chenilles. Elles demandent énormément de travail pour mettre du Putty dans les trous d’éjection et les ponçer. Il faudra recommencer cette opération une seconde fois pour parfaire l’ouvrage. Puis, il faut limer chaque maillon pour qu’ils s’unissent parfaitement. D’un autre côté, elles sont beaucoup plus réalistes que celles en vinyl fournies avec la maquette. Après assemblage, 72 patins par côté, je vous laisse les peindre selon votre technique mais voici la mienne: Un mélange de brun et de noir Tamiya coupé d’un peu d’alcool à friction fait l’affaire. Il suffit de frotter les aspérités avec du graphite ou un crayon à mine grasse pour un superbe résultat. En tout les cas, vous n’avez qu’à regarder une photo couleur d’un char pour vous faire une idée exacte de la couleur requise. Il ne reste plus qu’à peindre les détails comme à applique du noir au Airbrush autour des tuyaux d’échappement et au bout du canon que l’on frottera ensuite sur les arêtes avec du graphite pour un fini métallique.
Je venais juste de finir ce projet et quelle ne fut pas ma surprise de voir sur le site Steel Panthers de mon copain Louis-David Plourde que mon ami Éric Morati y exposait aussi un SU-85. C’est un hasard extraordinaire, parce que non seulement c’est un véhicule russe, donc moins populaire que les maquettes allemandes, mais en plus il s’agit d’un véhicule moins attirant pour les modélistes. Les T34-85 et les JS-2 et 3 sont très en demande et apparaissent souvent dans les expositions et les magazines. Imaginez deux personnes qui se connaissent séparées d’un océan et qui font le même véhicule au même moment sans le savoir. Je me dois aussi de le remercier lui et sa gentille femme pour nous avoir si bien reçu lors de notre passage à Paris. Sans son aide pour nous diriger dans cette jungle urbaine, moi et Éric Peytavin ne serions plus que des squelettes dans une carcasse de voiture toute rouillée perdus dans un endroit ignoré même des Parisiens. Il faut y avoir été dans cette ville pour comprendre comment la conduite automobile est difficile là-bas. Mais Éric Morati est un as du volant et sa grande connaissance des rues nous à fait sauver un temps précieux pour la visite des hauts lieux du modélisme comme la boutique les Lutins et chez Azimut, deux endroits à ne pas manquer. Il n’a ménagé ni son temps ni son argent pour s’assurer que tout serait parfait, allant même jusqu’à nous reconduire par le plus court chemin pour sortir de Paris en s’assurant que nous étions sur la bonne voie.
Canon auto-moteur SU-85 - Photos